Résultats des votes sur la dernière offre du gouvernement

Total des associations étudiantes en grève générale illimitée ayant rejeté l’offre gouvernementale :

60 associations

134 225 étudiant-e-s

Total des associations étudiantes ayant rejeté l’offre gouvernementale :

115 associations

342 000 étudiant-e-s

(S’ajoutent aux associations en grève rejetant l’offre, celles qui ne sont pas en grève mais désirent tout de même souligner qu’elles rejettent l’offre.)

Total des associations étudiantes ayant accepté l’offre gouvernementale :

3 associations

4650 étudiant-e-s

Résumé et analyse de l’offre du 5 mai 2012

1 – Le maintien des précédentes offres du gouvernement

Les précédentes offres du gouvernement sont maintenues :

  • Le seuil de contribution parentale passera à 45 000$ pour avoir accès aux bourses et jusqu’à un revenu familial de 100 000$ pour les prêts
  • L’implantation d’un système de remboursement proportionnel au revenu (RPR).  Ces modalités restent à déterminer.
  • L’étalement sur 7 ans de la hausse des frais, l’augmentation de la hausse à 1778$ (pour 254$ par année, pour 127$ par session)

Ces propositions avaient été jugées insatisfaisantes par la CLASSE. La CLASSE avait souligné les effets dévastateurs qu’ont eus les systèmes de remboursement proportionnel au revenu ailleurs dans le monde. Ainsi, partout où des régimes de remboursement proportionnel au revenu ont été appliqués, cela a fait bondir l’endettement étudiant. En Australie, suite à la mise en place d’un tel système, la dette étudiante moyenne a augmenté de 120%.

2 – L’instauration d’un comité provisoire sur la gestion universitaire

Ce comité aurait comme mandat de regarder les dépenses universitaires et de couper ce qui peut l’être. Chaque dollar coupé serait réinvesti totalement dans la réduction des frais institutionnels obligatoires (FIO) et donc, de la facture étudiante.

Les cases budgétaires visées seraient :

  • La délocalisation des campus;
  • les dépenses en publicité;
  • Les enjeux à l’égard du parc immobilier;
  • Le personnel de gérance;

Le comité provisoire aurait aussi pour tâche de revoir les mécanismes de reddition de compte et d’encadrer les transferts de fonds au sein des universités.

Les personnes siégeant sur le comité seraient :

  • 6 recteurs ou rectrice ou leurs représentants, désigné-e-s par la CREPUQ
  • 4 représentant-e-s étudiant-e-s, désigné-e-s respectivement de la FEUQ, de la FECQ, de l’ASSÉ et de la TaCEQ
  • 4 représentant-e-s des syndicats, désigné-e-s respectivement la CSN, la CSQ, la FTQ et la FQPPU
  • 2 représentant-e-s du milieu des affaires, désigné-e-s par la ministre
  • 1 représentant-e du ministère de l’Éducation (MELS)
  • 1 représentant-e  des cégeps,  désigné-e-s par la Fédération des cégeps
  • 1 président, désigné par la ministre, n’ayant pas le droit de vote, mais tranchant en cas d’égalité

 

Ce comité devra déposer des recommandations d’ici décembre 2012. Cependant, si les membres jugent qu’il serait pertinent de le prolonger, son mandat peut durer jusqu’à la fin du mois de décembre 2013.

3 – L’éventuelle instauration d’un comité permanent des universités

Ce comité doit être créé d’ici le 31 décembre 2012 par une loi. Ce comité étudierait plusieurs enjeux majeurs dans les universités:

  • L’abolition et la création des programmes
  • L’internationalisation
  • Les partenariats entre les universités et les milieux
  • La formation continue
  • La qualité de la formation, la recherche, le soutient
  • Les instances universitaires

Le comité provisoire des universités devrait émettre des recommandations à la ministre sur le mandat et la composition du comité permanent. Toutes questions quand au pouvoir, aux mandats et la composition du comité permanent sera à débattre par le comité provisoire et n’a pas été abordée lors des discussions.

4 – Un gel de la facture à l’automne 2012

Pour la session d’automne 2012, le gouvernement maintient la hausse (127$), mais en attendant la fin des travaux, un montant de 125$ des frais institutionnels obligatoires (FIO) sera différé, c’est à dire gelés et retirés de la facture. La facture étudiante n’augmentera donc pas à l’automne 2012. Si le comité provisoire sur la gestion universitaire n’a pas eu le temps de déposer ces recommandations,  cette mesure temporaire serait reconduite pour l’hiver 2013.

Cependant, si le comité provisoire n’arrive pas à trouver des mesures concrètes pour couper dans les dépenses des universités, l’argent « gelé » sera facturé plus tard.

Constats et précisions:

      1. Pour le moment, nous n’avons aucune idée du montant qu’il serait possible d’aller chercher  pour diminuer la facture étudiante.  Le comité provisoire des universités pourrait affirmer qu’il n’y a pas de dépenses inutiles et donc, la facture étudiante augmenterait drastiquement.
      2. Rien ne garantit que les fonds récupérés pourraient entrainer une diminution de la facture étudiante au-delà des frais afférents. Si ce n’est pas le cas, les frais afférents constituent bel et bien une part importante de la facture étudiante, mais ils ne constituent généralement pas pour autant des frais à la hauteur des droits de scolarité (les frais varient d’une université à l’autre, rappelons-nous-en).
      3. Si le comité provisoire n’arrive pas à appliquer de mesures concrètes pour couper dans les dépenses des universités, l’argent « gelé » sera facturé tout de même.
      4. Au terme de la deuxième année où la hausse aura été en vigueur, les droits de scolarité seront désormais de 508$ plus élevés annuellement (254$ pour la première année, puis 254$ de plus au terme de la deuxième année). C’est donc dire qu’au terme de la deuxième année, pour que cette offre rencontre son plein effet, les frais afférents constitueraient au bas mot au moins 508$ de la facture étudiante (pour que la hausse demeure ainsi « nulle »). À l’heure actuelle, à l’UQAM, les frais afférents pour un-e étudiant-e à temps complet n’atteignent même pas l’augmentation des droits de scolarité au terme de la première année. Les FIO ne sont pas partout les mêmes. Ils vont de 70$ à l’UQO à environ 1000$ à McGill et sont de 700$ en moyenne. La facture étudiante ne serait donc pas réduite du même montant partout. Le comité provisoire devra se pencher sur ces situations le cas échéant, mais aucune garantie n’a été donnée quant à la possibilité de réduire la facture étudiante au-delà des frais institutionnels.
      5. Les acteurs du milieu universitaire (excluant les recteurs) ne sont pas majoritaires sur le comité provisoire. Ce comité n’a qu’un pouvoir de recommandation. C’est donc le gouvernement qui décide réellement.
      6. L’indexation des frais de scolarité et la  hausse de 1778$ en 7 ans (254$ par année) sont maintenues
      7. Le Remboursement proportionnel au revenu (RPR) est maintenu.

 

Qu’est-ce que les frais institutionnels obligatoires?

Les frais institutionnels obligatoires  sont tous des frais autres que les droits de scolarité déterminés par les universités:  les frais liés à l’admission, à l’inscription, aux examens et aux stages, les frais technologiques, les frais d’accès aux locaux, les frais de service aux étudiants, et les services de sports et de loisirs.

La proposition du gouvernement

Contre-offre de la CLASSE: Pour une université qui fait honneur à sa mission fondamentale

Près d’une semaine après que la ministre Beauchamp ait exigé une réponse réfléchie à son offre de la part du mouvement étudiant, la CLASSE met sur la table une alternative viable pour le financement des universités et pour l’accessibilité aux études.

Nos propositions permettent de renoncer à la hausse des droits de scolarité sans imposer d’avantage les contribuables.

1. Transfert des fonds de recherche vers l’enseignement (142 millions $)

Depuis le début des années 2000, les investissements en recherche commercialisable ont explosés au Québec. C’est le symptôme d’une dangereuse dynamique. Les universités servent de plus en plus de sous-traitantes aux entreprises pour effectuer de la recherche et du développement. Pour nous, ces activités-là ne correspondent pas à la mission fondamentale de l’université.

La recherche universitaire a été surfinancée au Québec par rapport au reste du Canada, en particulier la recherche commercialisable qui profite aux entreprises privées. 26,2% du budget des universités québécoises est destiné à la recherche, alors que cette proportion est de 21,5% dans le reste du Canada. Réduire de moitié cet écart nous permettrait d’investir 142M$ en enseignement.

Notre proposition ne vise en aucun cas à diminuer les fonds destinés à la recherche fondamentale.

2. Fin de la publicité commerciale (18 millions $)

Parallèlement à l’explosion des dépenses en recherche, nos universités se sont également lancées dans une guerre de publicité coûteuse, provoquée par la dynamique de compétition qui s’installe entre les universités. Dans les cinq dernières années, les universités québécoises ont investi près de 80 millions de dollars de fonds publics la publicité. Abolir ces dépenses nous permettrait d’investir 18M$ par année en enseignement. La formule de financement actuelle des universités a forcé les administrations universitaires à entrer cette guerre qui a fait boule de neige et qui provoque des dépenses de 18M$ par année en chasse à la « clientèle ». La CLASSE propose d’interdire ce type de dépenses. L’argent des contribuables et des étudiantes et étudiants doit être utilisé à meilleur escient, soit pour l’enseignement. L’argent ne doit pas aller dans de faramineuses campagnes de marketing, elle doit aller dans l’enseignement.

Ces deux mesures combinées permettraient donc d’investir en enseignement les 160 M$ de la hausse des droits de scolarité que le Plan de financement universitaire prévoit verser à l’amélioration de l’enseignement. La redirection complète du surfinancement de la recherche vers l’enseignement permettrait de revenir sur la hausse de 30% de 2007.

Afin de contrôler les dépenses des universités et d’éviter que les sommes destinées à l’enseignement soient utilisées à d’autres fins, la CLASSE recommande l’adoption des mesures suivantes :

3. Un gel immédiat de la rémunération et des embauches des cadres universitaires

La masse salariale des cadres supérieurs des universités québécoises est en explosion depuis les dernières années. Par exemple, le salaire des cadres dans le réseau de l’Université du Québec a augmenté de 83 % entre 1997 et 2004. Il est prioritaire de freiner cette expansion afin de s’assurer que les sommes investies par les contribuables et les étudiants et étudiantes servent réellement à augmenter la qualité de l’enseignement.

4. Un moratoire sur la construction de campus satellites, ainsi que sur l’agrandissement de ceux déjà en place

En 2008-2009, on recensait 297 sites délocalisés d’enseignement actifs. La délocalisation de l’enseignement hors des campus principaux engendre des coûts d’immobilisation et de fonctionnement supplémentaires. Or, rien ne prouve que ces mesures augmentent la fréquentation universitaire.

5. Convocation d’état généraux sur l’avenir de l’éducation québécoise

La CLASSE souhaiterait, elle aussi, que prenne forme le projet d’États Généraux sur l’Université souhaités par un ensemble de groupes de la société civile. Lors de ces États Généraux, la CLASSE mettrait de l’avant la réalisation de la gratuité scolaire grâce à une meilleure imposition des institutions financières.  Selon une étude l’Institut de recherche économique contemporaine (IREC) parue en janvier 2012, la gratuité scolaire se chiffre à 410M$. La CLASSE propose de réinstaurer une taxe sur le capital étalonnée sur cinq ans pour les entreprises financières uniquement. Celles-ci paient 50% moins d’impôts que les autres. Il faut rappeler que le gouvernement a fait le choix politique de retirer la taxe sur le capital lors du budget de 2007. Les profits des banques sont en constante augmentation. Par exemple, ceux de la Banque nationales ont fait un bond de 11% durant l’année financière de 2011.  La CLASSE veut donc une taxe sur le capital de 0,4% pendant cinq ans et ce, en l’augmentant progressivement jusqu’à en arriver à une taxation de 0,7% en 2016. Cette taxe permettrait de dégager 410 millions de dollars, ce qui constitue le coût de la gratuité scolaire.

La CLASSE publie un 8e journal de grève

La CLASSE publie aujourd’hui son huitième journal Ultimatum express de grève.
N’hésitez pas à l’imprimer et à le distribuer massivement sur vos campus avant les assemblées générales ainsi que durant les manifestations !

Une version imprimable est aussi disponible en cliquant ici.

La CLASSE publie un 7e journal de grève

La CLASSE publie aujourd’hui son septième journal Ultimatum express de grève.
N’hésitez pas à l’imprimer et à le distribuer massivement sur vos campus avant les assemblées générales ainsi que durant les manifestations !

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