La pression monte

Depuis un an et demi, le mouvement étudiant effectue différentes actions pour bloquer la hausse des frais de scolarité. Des représentant‑e‑s étudiant‑e‑s ont tenté de discuter de bonne foi avec le gouvernement pour lui faire entendre raison, mais sans succès. Le 6 décembre 2010, des milliers d’entre nous se rendirent à Québec pour manifester contre la hausse et nous fûmes plus de 30 000 à signer une pétition dans ce même but. Des actions symboliques furent organisées aux quatre coins du Québec et des rassemblements étudiants perturbèrent les activités du Parti libéral. Nous fîmes irruption dans les bureaux du ministère des Finances ainsi que dans ceux des recteurs pour démontrer que le mouvement étudiant ne reculera pas. Le 31 mars 2011, c’était plus de 60 000 étudiant‑e‑s qui étaient en grève pour cette même cause. Le 10 novembre, nous étions 30 000 dans la rue. Mais c’est toujours la même réponse : Charest refuse obstinément d’écouter la population. Il va falloir monter le ton !

Le mouvement étudiant en marche
Historique des actions récentes contre la hausse des frais

Michelle Courchesne, ex-ministre de l'Éducation

Hiver 2010 : Annonce d’une nouvelle hausse des frais

C’est le 11 février 2010 que la ministre de l’Éducation Michelle Courchesne déclara aux journalistes qu’un consensus se mettrait en place au Québec en faveur d’une hausse des frais de scolarité et que par « consensus », elle excluait d’emblée les étudiant‑e‑s. À peine six jours plus tard, des centaines d’étudiant‑e‑s manifestèrent contre cette déclaration. Puis, le budget provincial sortit au mois de mars et la hausse des frais de scolarité fut confirmée pour l’année 2012.

 Printemps-été 2010 : Le mouvement étudiant met en garde le gouvernement

Le 1er avril, 40 000 étudiant‑e‑s étaient en grève pour participer à une manifestation contre la hausse des tarifs publics. Les associations étudiantes de tout horizon, les groupes communautaires et les syndicats unirent alors leurs voix pour dénoncer les mesures antisociales de ce budget, dont la hausse des frais de scolarité.

Deux manifestations simultanées le 6 décembre 2010 ont réunies des milliers d'étudiant-e-s.

Automne 2010 : La mobilisation commence

Dès la rentrée, le 24 septembre, les bureaux de la nouvelle ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, furent occupés par une cinquantaine d’étudiant‑e‑s. Le 21 octobre, une manifestation qui regroupait des centaines d’étudiant‑e‑s eut lieu à Montréal afin de dénoncer la consultation bidon que le gouvernement organisait pour légitimer la hausse des frais de scolarité. Le 6 décembre, 60 000 étudiant‑e‑s étaient en grève afin de manifester contre cette rencontre à Québec. Le 9 décembre, une pétition de 30 000 signatures contre la hausse des frais de scolarité fut déposée à l’Assemblée nationale.

 

Hiver 2011 : Le montant de la hausse est annoncé

Les mois de janvier et de février furent marqués par une explosion d’initiatives locales à travers le Québec : manifestations régionales, déploiement de bannières, pétitions, occupations de bureaux des rectorats universitaires, etc. Le 12 mars, une manifestation organisée par les syndicats et les associations étudiantes regroupa 50 000 personnes à Montréal afin de s’opposer aux mesures antisociales du budget 2011, qui fut déposé le 17 mars. Preuve que le gouvernement Charest n’écoute pas la population, il annonçait une hausse des frais de scolarité de 1625 $ étalée sur cinq ans à partir de 2012.

 

Manifestation du 31 mars 2011

Printemps 2011 : Le mouvement étudiant réplique
Le soir même de l’annonce, une marche symbolique regroupa plus de 200 étudiant‑e‑s à l’UQAM. Un peu partout au Québec, on assista à plusieurs occupations de bureaux de députés. Le 20 mars, la rencontre des jeunes libéraux est perturbée par des étudiant‑e‑s et, le 24 mars, des étudiant‑e‑s occupèrent les bureaux du ministère des Finances. Le 31 mars, 50 000 étudiant‑e‑s étaient en grève pour participer à une nouvelle manifestation contre la hausse des frais de scolarité. Une centaine d’étudiant‑e‑s occupèrent alors les bureaux de la Conférence des recteurs et des principaux du Québec (CRÉPUQ), qui a une position en faveur de la hausse des frais.

Été 2011 : Les étudiants et étudiantes se préparent…

Pendant l’été, quelques actions d’éclat eurent lieu et un campement fut érigé devant le ministère de l’Éducation. Un consensus se dégage au sein du mouvement étudiant. Les 7 et 8 mai 2011, une rencontre nationale réunissant plus de 200 délégué‑e‑s d’associations étudiantes représentant plus de 200 000 étudiant‑e‑s s’est prononcée à l’unanimité contre la hausse des frais de scolarité.

Automne 2011 : Mobilisation sans précédant aux quatre coins du Québec

Dès le début du la session, toutes les associations étudiantes du Québec s’entendent pour tenir une manifestation commune contre la hausse des frais de scolarité le 10 novembre. Le mois d’octobre est alors ponctué de petites manifestations au Saguenay, à Québec, à Montréal, à Rimouski, à Trois-Rivière et même en Abitibi. La mobilisation prend alors une ampleur imprévue lorsque plusieurs dizaines de milliers d’étudiant-e-s se prononcent en faveur d’une journée de grève pour le 10 novembre. La manifestation commune est un franc succès sur le plan de la mobilisation : plus de 30 000 étudiant-e-s se déplacent à Montréal pour l’occasion et la moitié des étudiant-e-s du Québec sont en grève cette journée. Le mouvement étudiant n’avait pas connu de manifestation d’une telle ampleur depuis le 16 mars 2005, soit au coeur de la grève générale illimitée contre les coupures dans les prêts et bourses…

30 000 étudiant-e-s dans les rues de Montréal le 10 novembre 2011.

Hiver 2012 : Vers une grève générale illimitée?

Après deux ans de manifestations, de pétitions, d’actions d’éclats, de récolte d’appuis, d’apparition dans les médias, le gouvernement reste toujours aussi obstiné. Il est temps de monter le ton et d’employer notre moyen de pression ultime, celui qui a permis d’obtenir la plupart des réelles victoires étudiantes : la grève générale illimitée.