Coupures massives en éducation : l’ASSÉ dénonce la décision des libéraux

Montréal, 17 septembre 2011

L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) condamne vivement les coupures dans les services publics annoncées dans les derniers jours par le gouvernement du Québec, notamment celles de 30 millions dans le réseau collégial. « Cela fait longtemps que l’on connaissait le mépris du gouvernement libéral pour l’accessibilité aux études, mais cette fois il vient de démontrer que la qualité du réseau d’éducation n’est pas plus important à ces yeux ! » déclarent Gabriel Nadeau-Dubois et Camille Robert, porte-paroles de l’ASSÉ.

L’ASSÉ souligne que cette décision survient au moment même où le gouvernement Charest refuse de déclencher une enquête publique sur l’industrie de la construction. « Pendant que les libéraux s’en mettent plein les poches en profitant de la corruption dans l’industrie de la construction, ils demandent aux étudiants et aux étudiantes de payer davantage pour aller à l’université et coupent en éducation. L’argent public devrait servir à financer un système d’éducation public, gratuit et de qualité, pas à remplir les poches du Parti Libéral et de ses ami-e-s ! » poursuit M. Nadeau-Dubois.

« Alors que le gouvernement s’appuie sur un supposé sous-financement universitaire pour légitimer sa hausse des frais de scolarité, voilà qu’il tente de reproduire le même phénomène au collégial. Tentera-t-il d’imposer des frais au collégial dans les prochaines années ? » s’interroge Mme Robert.

Hausse des frais de scolarité : l’ASSÉ lance sa campagne en mettant symboliquement en vente six cégeps et universités de la province

Montréal, 22 août 2011

En cette journée de rentrée scolaire pour des milliers d’étudiants et d’étudiantes du cégep, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) lance officiellement sa campagne visant à faire faire reculer le gouvernement Charest sur sa hausse des frais de scolarité. « Depuis les derniers mois, nous n’avons cessé de nous mobiliser afin de dénoncer la hausse des frais de scolarité. À partir d’aujourd’hui, nous augmenterons la pression à chacune de nos actions, jusqu’à ce que le gouvernement renonce à augmenter les frais. » déclare Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de l’ASSÉ.

Déjà ce matin, des militants et militantes de l’ASSÉ ont symboliquement mis en vente leur cégep ou leur université, afin de protester contre la hausse de leur facture étudiante de 1625$ annuellement à terme. En effet, d’immenses affiches d’agences immobilières ont été mises en place devant le cégep de Sherbrooke, le cégep Lionel-Groulx à Sainte-Thérèse, le collège Saint-Laurent à Montréal et le cégep François-Xavier-Garneau à Québec, l’Université McGill et l’Université du Québec à Montréal. « Nous mettons aujourd’hui nos cégeps et nos universités en vente pour illustrer l’absurdité de la vision de l’éducation qu’à le gouvernement libéral. Pour nous, l’éducation n’est pas une marchandise ou un investissement économique, mais plutôt un droit fondamental », ajoute le porte-parole. « Ce qui se cache derrière la hausse des frais de scolarité, c’est la privatisation du système d’éducation québécois ».

« Le gouvernement libéral justifie sa hausse des frais de scolarité en affirmant que l’éducation postsecondaire sert avant tout l’économie. Pour nous, elle est plutôt un service public qui doit être accessible à tout le monde, peu importe l’épaisseur de son portefeuille ! » conclut Gabriel Nadeau-Dubois.

L’ASSÉ manifeste devant le congrès des jeunes libéraux : « Les jeunes libéraux devraient avoir honte d’appuyer la hausse des frais de scolarité ! »

Montréal, 13 août 2011

Sur l’appel de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), des étudiants et des étudiantes manifestent aujourd’hui devant l’Université Bishop’s à l’occasion du Congrès de la Commission jeunesse du Parti Libéral du Québec pour dénoncer la hausse des frais de scolarité annoncée par le gouvernement de Jean Charest lors du dernier budget provincial. « Les jeunes libéraux devraient avoir honte de jeter hors des bancs d’écoles des milliers d’étudiants et d’étudiantes. Hausser les frais de scolarité, ça revient à briser les projets de vie de milliers de personnes qui devront abandonner leurs études simplement parce qu’ils ne sont pas assez riches ! » déclare Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de l’ASSÉ.

« En appuyant la hausse des frais de scolarité, les jeunes libéraux participent à l’appauvrissement massif de leur propre génération ! » poursuit le porte-parole.

Les manifestants et manifestantes rappellent au Parti Libéral du Québec qu’ils et elles se mobiliseront tout au long de l’automne afin de le faire renoncer à sa hausse de frais. « L’action d’aujourd’hui n’est qu’un avant-goût de ce qui attend le gouvernement cet automne. Nous serons de plus en plus et nous serons de plus en plus en colère, tant que le gouvernement Charest ne reculera pas. Et s’il nous faut se rendre jusqu’à la grève, nous n’hésiterons pas ! » conclut M. Nadeau-Dubois.

L’ASSÉ profite de l’occasion pour annoncer la tenue d’une conférence de presse lundi le 22 août prochain, qui lancera officiellement sa campagne visant à faire reculer le gouvernement libéral sur sa hausse des frais de scolarité.

Manifestation nationale de l’ASSÉ contre la hausse des frais de scolarité

Montréal 31 mars 2011

Le soleil était plus rougeoyant qu’à l’habitude à l’aube du 31 mars alors qu’un immense carré rouge a été posé au sommet de la croix du Mont-Royal. Rappelons que cette action symbolique a un précédent : le 30 mars 2005, pareil emblème avait été hissé sur la croix afin de s’opposer symboliquement aux coupures draconiennes dans le régime d’aide financière aux études. Ceux et celles qui se rappellent des protestations de 2005 comprennent le message : s’il faut aller jusqu’à la grève générale pour empêcher les hausses de frais de scolarité, la population étudiante est prête.

Au cours de la journée, plus de 50 000 étudiants et étudiantes de cégeps et d’universités d’un peu partout au Québec ont décidé de ne pas se présenter en classe. Réagissant aux hausses des frais de scolarité qui leur seront imposées à partir de 2012, plus de 4 000 d’entre eux et elles ont arpenté les rues du centre-ville de Montréal en ce 31 mars 2011. Leur revendication était clairement énoncée : rayer la hausse de 1 625$ par année des factures universitaires.

Une manifestation bruyante

Le tout a débuté vers 12h30 alors que des autobus en provenance de diverses régions du Québec convergeaient vers le Centre de Commerce Mondial, d’où allait partir la manifestation. Vers 14h00, la foule s’est mise en marche et a défilé entre les importants édifices du centre-ville de Montréal. C’est sous une pluie de slogans tels que « Charest, salaud, le peuple aura ta peau » ou encore « On veut étudier, on n’veut pas s’endetter » que les milliers de manifestantes et manifestants ont déambulé dans les rues. La manifestation s’est conclue devant le bureau du premier ministre Jean Charest, afin que la grogne populaire puisse parvenir à ses oreilles.

Occupation des bureaux de la CRÉPUQ

Alors que la manifestation était toujours en marche, plusieurs dizaines d’étudiants et d’étudiantes ont pris d’assaut l’édifice de Loto-Québec où se situent les bureaux de la CRÉPUQ, la Conférence des recteurs et des principaux universitaires du Québec. Les manifestantes et manifestants y ont tenu un siège pacifique durant près d’une heure.

Interrogé sur le choix de cette cible, un participant à l’action affirme que « les positions de la CRÉPUQ concernant l’éducation prouve leur indifférence face aux étudiants et étudiantes. Non seulement s’est-elle positionnée pour une hausse de 500$ par année échelonnée sur trois ans, mais aussi préconise-t-elle une différenciation des coûts par programme d’étude. Elle aura été une des grandes inspirations du gouvernement. » À son tour, Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de l’ASSÉ, complète : « On voulait leur rappeler qu’ils sont supposés nous représenter. À la place, ils dilapident l’argent des universités en se payant des condos, des bonis, des salaires ou en lançant des projets immobiliers mégalomanes qui finissent une fois sur deux par un échec ».

Les occupantes et occupants du bureau ont pris la décision consensuelle de quitter les lieux avant même qu’un avis d’éviction soit émis, le tout afin de prévenir la répression policière aux entrées de l’édifice. Un peu plus bas, une quinzaine de policiers et de policières muni-e-s d’équipement anti-émeute avaient déjà eu recours à l’utilisation de poivre de Cayenne afin de disperser la foule attroupée devant l’édifice.

Offensive policière

Dès que tous et toutes eurent quitté les locaux dans le calme, le corps d’anti-émeute a chargé la foule et fait explosées des bombes fumigènes. Les projectiles ont non seulement semé la panique parmi la foule, mais ont également fait quelques victimes, dont Pier-Luc Junet, un étudiant en scénarisation à l’UQAM qui a reçu une particule de la bombe sur la tempe, déclenchant une hémorragie. Face à cette offensive, les manifestantes et manifestants se sont dispersé-e-s, ce qui mit fin à la manifestation.

À la fin de la journée, cinq personnes avaient été arrêtées, dont quatre ont par la suite été relâchées, contravention en main. L’ASSÉ considère que la violence utilisée par le service de police de la Ville de Montréal (SPVM) était injustifiée et intolérable. Des dizaines de personnes qui manifestaient pacifiquement ont été blessées, qu’il s’agisse de bousculades agressives ou encore d’émanations de poivre de Cayenne.

À l’aube du vrai combat

Comme l’affirme fermement Gabriel Nadeau-Dubois : « La manifestation d’aujourd’hui est avant tout la mise au jeu d’un match à finir entre le mouvement étudiant et le gouvernement libéral de Jean Charest. » Des actions spontanées éclatent un peu partout au Québec, peu de journées ne passent sans que soient dénoncées les hausses dans les médias, signe de l’effervescence qui prend place parmi la population étudiante.

Avant de voter pour une journée de grève afin de libérer les étudiants et étudiantes et d’ainsi leur permettre de manifester, d’importantes discussions ont pris place dans les assemblées générales des associations étudiantes. Faudra-t-il dépasser les grèves d’une journée ainsi que les manifestations afin de se faire entendre ? Après tout, la Ministre de l’éducation Lyne Beauchamp n’a-t-elle pas affirmé, en réponse à cette journée, que « les manifestations étudiantes ne feront pas fléchir le gouvernement sur la hausse des frais de scolarité » ? La rumeur d’un important mouvement de grève générale illimitée se fait de plus en plus bruyante. La population étudiante n’est pas prête à laisser passer une nouvelle hausse.

Vidéo : Mathieu contre la hausse des frais !

29 mars 2010