Une nouvelle étape pour la CLASSE

MONTRÉAL, le 9 août 2012 – La CLASSE remercie Gabriel Nadeau-Dubois pour le travail extraordinaire qu’il a accompli durant les derniers mois. À partir d’aujourd’hui, il quittera son poste de porte-parole mais sera toujours présent au sein du mouvement. M. Nadeau-Dubois fera une dernière allocution à l’Olympia lors d’un grand événement à Montréal, ce vendredi.

« Nous savons que Gabriel a bien réfléchi à sa décision, et s’il quitte ses fonctions maintenant, c’est que le mouvement est encore fort et que d’autres militants et militantes pourront poursuivre le combat. » explique Jeanne Reynolds, coporte-parole de la CLASSE. L’organisation tient par ailleurs à dénoncer le harcèlement, l’intimidation et la répression dont ont été victimes plus de 3300 personnes depuis le début de la grève. « Il ne s’agit pas seulement de Gabriel, mais de centaines d’étudiants et d’étudiantes qui ont été la cible d’interventions policières pour des motifs politiques. Plutôt que de prendre ses responsabilités, le gouvernement libéral a préféré reléguer le conflit aux forces policières, aux juges et maintenant aux administrations des cégeps et universités avec la loi 12. » déplore Camille Robert, également coporte-parole de la Coalition.

Enfin, la CLASSE remercie l’ensemble de la population du Québec d’avoir poursuivi la mobilisation durant l’été lors des grandes manifestations et des assemblées populaires. « Avec le succès de ces assemblées, qui ont parfois réuni plusieurs centaines de personnes, nous voyons qu’il n’y a pas d’essoufflement du mouvement, mais bien un élargissement des revendications. Durant les derniers mois, la population a pris conscience de son potentiel lorsqu’elle se mobilisait. » ajoute Jeanne Reynolds. La CLASSE poursuivra la lutte durant les prochaines semaines, notamment le 22 août à l’occasion d’une manifestation nationale qui s’annonce être la plus grande en période électorale.

-30-

Renseignements :

Ludvic Moquin-Beaudry, attaché de presse de la CLASSE: 514-835-2444
Courriel: communication@asse-solidarite.qc.ca
Site web: www.bloquonslahausse.com

Affiches pour les événements à venir

Téléchargez l’affiche en haute résolution

Téléchargez l’affiche en haute résolution

Téléchargez l’affiche en haute résolution

Manifeste des professeur.e.s pour la protection de la démocratie et du droit de protestation étudiants

Nous sommes professeur.e.s au sein d’institutions d’enseignement supérieur. Notre travail est d’ouvrir avec nos étudiant.e.s des horizons critiques qui questionnent la réalité et qui offrent des prises sur le monde.

Nous ne nous concevons pas comme de simples agent.e.s de reproduction de l’ordre social, et surtout pas comme des officiers de la répression avec laquelle le pouvoir d’État québécois a décidé d’attaquer, en la méprisant, la collectivité étudiante. L’inique Loi 12 (anciennement Projet de loi 78), qui criminalise ce qui était encore hier des droits sociaux et des libertés civiles, voudrait que les professeur.e.s québécois.es commencent à jouer ces rôles.

Nous dénonçons cette loi par laquelle le gouvernement québécois tente de créer une véritable chaîne d’obéissance destinée à faire système et à attaquer le droit d’association, le droit de manifester et, plus largement, toute « action concertée » au sein des institutions collégiales et universitaires. Désormais, nul ne peut entraver le droit d’un.e étudiant.e de recevoir l’enseignement. Nul ne peut contribuer, directement ou indirectement, à « ralentir, altérer ou retarder » la reprise ou le maintien des cours. Les « rassemblements » susceptibles de perturber le déroulement des cours sont interdits dans un rayon de 50 mètres des établissements. Les associations étudiantes, ainsi que les syndicats de professeur.e.s, ont l’obligation de veiller strictement au respect de ces dispositions, sous peine d’amendes exorbitantes. Le ministère peut ordonner la suppression de toutes les ressources des associations étudiantes, y compris les cotisations. Enfin, les collèges et les universités doivent communiquer tout renseignement que le ministère requiert sous peine d’amendes. Sous prétexte de protéger le droit d’accès aux cours, cette loi, d’une incroyable férocité, institue ainsi un mode de gouvernance fondé sur une répression administrative, judiciaire et policière à l’égard de tous ceux et celles qui organiseraient leurs forces pour contester ses principes et son application ou pour défendre toute position adoptée en assemblée générale, notamment sur l’accessibilité à l’éducation supérieure.

Nous tenons pour inacceptable que les professeur.e.s québécois.es soient désormais contraint.e.s d’être un rouage de ce dispositif répressif digne d’un roman d’Orwell. D’une part, le gouvernement les somme de faire fi des décisions collectives prises démocratiquement dans les assemblées étudiantes, d’enseigner aux étudiant.e.s qui se présentent en classe et à qui ces cours sont censés « être dus » et, ce faisant, de pénaliser ceux et celles qui respecteraient leur vote de grève. C’est une atteinte directe à la liberté de conscience politique des professeur.e.s. D’autre part, la liberté de l’enseignement est l’objet d’une ingérence non seulement de la part des directions d’établissements, mais aussi de quiconque dénoncerait ces professeur.e.s pour avoir « aidé ou amené une autre personne » à entrer en contradiction avec cette loi.

Nous refusons un tel détournement de notre travail. Nous défendons et défendrons toujours une éducation qui ne tait aucun débat, une éducation capable de générer des convictions fortes et des pratiques concrètes.

Nous refusons de contribuer à la fabrication d’un monde marqué par la guerre de tous contre tous, la logique marchande, la surveillance mutuelle, la délation, l’autocensure, la peur. Nous refusons que le respect du contrat conclu entre un établissement d’enseignement et un.e étudiant.e serve à légitimer la violence que l’État exerce à l’endroit des droits collectifs de nature politique – droits de s’associer, d’exprimer librement son opinion, de décider collectivement, de faire grève, de manifester.

Nous réaffirmons que les décisions prises de façon démocratique, par des associations dont la légitimité est reconnue par la loi, sont elles-mêmes légitimes.

Nous respectons le vote de grève des étudiant.e.s. Nous reconnaissons leur droit de protester sur leur lieu d’enseignement et d’interrompre les activités qui s’y donnent, seul moyen pour elles et eux d’avoir un pouvoir de négociation.

Nous ne saurions enseigner à l’encontre de ces principes

Profs contre la hausse – http://profscontrelahausse.org/

SVP mettez vos réseaux à contribution ; faites circuler auprès du plus grand nombre de professeur.e.s d’ici et d’ailleurs. Pour figurer parmi les signataires, écrire à l’adresse électronique suivante : manifestegreveetudiante@gmail.com

Version PDF

La CLASSE dévoile son plan pour la rentrée

Montréal, 3 août – La Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) dévoile aujourd’hui son plan de rentrée. Plusieurs événements seront organisés afin de stimuler la mobilisation des étudiants et des étudiantes, alors que les associations membres s’apprêtent à voter sur la poursuite de la grève.

En effet, à partir du début de la semaine prochaine, les associations membres de la CLASSE tiendront des votes sur la suite de la grève. Les premières associations à le faire seront celles du Cégep Marie-Victorin et de la faculté des sciences humaines à l’UQÀM, le 7 août. D’autres votes auront lieu tout au long de la semaine. La liste complète de ceux-ci est disponible sur: www.bloquonslahausse.com. «Depuis le début, ce sont les étudiants et les étudiantes qui ont donné vie au mouvement. Nous sommes toujours en grève, et il est d’une première importance pour nous que les décisions pour la suite des choses soient prises dans les Assemblées générales. Il ne revient pas aux partis politiques ou à toute autre organisation de dicter la marche à suivre aux étudiants et étudiantes» rappelle Gabriel Nadeau-Dubois, coporte-parole de la CLASSE. Suite à ces premiers votes, les associations se réuniront en Congrès les 11 et 12 août à Montréal, afin de faire le point sur la mobilisation et de décider du plan d’action.

Parallèlement, la CLASSE intensifiera sa tournée de mobilisation citoyenne, étant donné le contexte électoral. Camille Robert a fait salle comble à Joliette le 31 juillet dernier. Depuis hier, la co-porte-parole de la Coalition Jeanne Reynolds parcoure l’Abitibi-Témiscamingue et sera présente à Québec le 8 août, alors que Gabriel Nadeau-Dubois était hier à Gatineau et quittera demain pour une tournée de cinq jours au Saguenay-Lac-St-Jean.

La CLASSE annonce aujourd’hui que cette tournée se conclura le 10 août à l’Olympia de Montréal à 18h, alors que se tiendra un grand événement politique et musical. Plusieurs personnalités publiques y prendront la parole. Le metteur en scène et militant contre les gaz de schiste Dominic Champagne, l’acteur Alexis Martin, la militante autochtone Ellen Gabriel et les Zapartistes seront présents, ainsi que plusieurs autres. En musique, Dan Bigras, Yann Perreault, Michel Rivard, Martin Léon et Manu Militari sont parmi les artistes qui viendront encourager les grévistes. Tout au long de la semaine, la CLASSE annoncera plusieurs autres invité-e-s.

De plus, la CLASSE organise une manifestation-action le 8 août à 11h30 au Square Phillips et poursuit la tradition des grands rendez-vous de mobilisation avec une manifestation nationale le 22 août prochain à Montréal. «Peu importe qu’il y ait des élections, les étudiantes et les étudiants restent mobilisé-e-s. Pendant les prochaines semaines, nous continuerons à défendre notre vision de l’éducation et de la démocratie et ce, de la même façon que nous l’avons toujours fait. Le débat est loin d’être clos et il ne le sera pas tant que l’accessibilité à l’éducation, le droit d’association, le droit de libre expression et le droit de manifestation continueront d’être bafoués» déclare Camille Robert, coporte-parole de la CLASSE.

-30-

Renseignements :
Ludvic Moquin-Beaudry, attaché de presse de la CLASSE: 514-835-2444
Courriel: communication@asse-solidarite.qc.ca
Site web: www.bloquonslahausse.com

Déclaration de solidarité avec le mouvement étudiant du Brésil

A versão em Português segue

Montréal, le 24 juillet, 2012

Lettre de solidarité avec le mouvement étudiant du Brésil

 

Les étudiantes et étudiants du Québec, organisé-e-s dans la CLASSE (Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante) sont en grève générale illimitée depuis le 12 février 2012. Cette grève s’oppose à une forme particulière de marchandisation de l’éducation, notamment via la hausse de frais de scolarité à l’université de 75% dans la province de Québec. Pendant ces cinq mois de grève, les étudiants et étudiantes organisé-e-s majoritairement en associations étudiantes, ont pris des décisions sur la base de la démocratie directe et mené de l’avant diverses manifestations et actions dans le but de véhiculer le message de rejet des plans de privatisation du gouvernement et exprimer leurs revendications s’opposant à la hausse des frais dans le contexte de la gratuité scolaire.

Dans ce processus de mobilisation et de lutte, le gouvernement Charest a essayé de se moquer de l’organisation étudiante en proposant de fausses solutions qui ne résolvent pas les problèmes liés à la hausse de frais, mais qui, bien au contraire, accentuent cette hausse. Face à la force et à la cohérence d’un mouvement qui a su rejeter les propositions tricheuses du gouvernement, celui-ci a voté une loi spéciale dont l’objectif est de défaire l’organisation étudiante en lui retirant ses droits de manifestation et de prise de décisions démocratiques en assemblée générale et de forcer le retour en classe. Afin d’empêcher que la population continue de soutenir le mouvement, cette loi criminalise toute tentative d’appui aux actions de blocage et aux manifestations pour continuer la grève.

Ainsi, le mouvement a déjà franchi le milieu étudiant puisque la population a pris la rue au rythme des casseroles et d’assemblées de quartier. Au cours de cette lutte, nous avons reçu des expressions de solidarité de la part de l’ANEL (Association Nationale Indépendante des étudiantes et étudiants) et du mouvement étudiant brésilien qui lutte également contre la néolibéralisme où on valorise profit plutôt que l’éducation. Nous luttons ensemble pour une priorité à l’éducation accessible, gratuite et de qualité et contre la marchandisation de l’éducation.

La CLASSE s’identifie entièrement avec la justice des objectifs des étudiants et étudiantes du Brésil et se solidarise avec leur grève, la grève des professeurs et de travailleurs et travailleuses du système d’éducation dans l’espoir de joindre les efforts des deux côtés et d’œuvrer ensemble à la réalisation de futures actions.

Version en portugais

Carta de solidaridade ao movimento estudantil do Brasil

 

As estudantes e os estudantes de Quebec, organizada(os) na CLASSE (Coalizão Ampla da Associação pela Solidariedade Sindical Estudantil) estão em greve geral ilimitada desde 12 de fevereiro de 2012. Esta greve se opõe a uma forma peculiar de mercantilizaçao da educação, em particular pelo aumento de 75% da taxa de matrícula das universidades da província de Quebec. Durante esses cinco meses de greve as(os) estudantes, organizada(os) em sua maioria por meio de associações estudantis, tomaram decisões com base na democracia direta e conduziram diversas manifestações e ações com o objetivo de veicular a mensagem de rejeição aos planos de privatização do governo e de expressar suas reinvidicações se opondo ao aumento da taxa de matrícula no contexto de uma educação gratuita.

Durante esse processo de mobilização e luta, o governo de Charest tentou zombar da organização estudantil ao propor falsas soluções que não resolvem os problemas inerentes ao aumento da matrícula, mas que, bem ao contrário, dá ênfase à ele. Em face da força e da coerência de um movimento que conseguiu rejeitar suas propostas traiçoeiras, o governo chegou a votar uma lei especial com o objetivo de desfazer a organisação estudantil, tirando seus direitos de manifestação e de seu processo decisório em assembléia geral, e de forçar o retorno às aulas. Para evitar que a população continue a apoiar o movimento, esta lei criminaliza qualquer tentativa de apoio às ações de bloqueio e às manifestações em prol da greve.

Sendo assim, o movimento já cruzou o ambiente estudantil com a população tomando as ruas ao ritmo de panelas e de assembléias de bairros. Durante essa luta  recebemos manifestações de solidaridade da parte da ANEL (Assembléia Nacional dos Estudantes – Livre! ) e do movimento estudantil brasileiro que também luta contra o neoliberalismo, que valoriza mais ao lucro que a educação. Lutamos juntas e juntos priorizando a educação acessível, gratuita e de qualidade e contra a mercantilizaçao da educação.

A CLASSE se identifica totalmente com a autenticidade dos objetivos das e dos estudandes do Brasil e se solidariza com a greve delas e deles, a greve das e dos professores e das e dos trabalhadores do sistema de educação com a esperança de juntar os esforços dos dois lados e de trabalhar juntas e juntos para a realização de futuras ações.

Version PDF / versão em PDF